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Résumé

Tantôt animal, tantôt homme, Anansi, figure de l'araignée rusée en Afrique de l'Ouest, a toujours fasciné Muriel Bloch. Elle est prétexte à voyager à l'envers ou à l'endroit, pour retisser des mondes où se retrouvent pêle-mêle : le cordon ombilical de la conteuse, un maître tailleur et son élève marié secrètement à une femme-génie, un manteau de brouillard, un petit cheval fatigué, une cloche d'argent qui tinte irrésistiblement ; et aussi un conte et une chanson complices qui se vengent d'une femme qui les a oubliés. Bref, la fin du monde ne tient qu'à un fil dénoué par un gros chien noir. Certes, il y a dans l'art du conte, une envie de garder à la parole, son caractère éphémère, une écriture de l'instant. Pour une fois et une seule fois. Ce qui se vit et se partage lors de ces rendez-vous avec le public n'appartient qu'à cet instant. Mais l'art du conte est aussi un art de la mémoire et les livres, depuis fort longtemps en portent témoignage. Par contre, donner à entendre le grain de la voix de celui ou celle qui porte cette mémoire est assez récent, et l'enregistrement participe d'une modernité dont le conteur d'aujourd'hui aurait tort de se priver ; une modernité heureuse car le conte est d'abord et avant tout une voix qui s'entend. Cet enregistrement est le troisième volet d'une trilogie, hommage à l'Afrique de l'Ouest, et au tissage en particulier. D'abord un livre Samangalé dont les contes sont inspirés des collages de tissus Wax de William Wilson, puis un spectacle créé pour la musique de Joao Mota, avec les papiers peints de Myriam Merch envoyés depuis Madagascar; enfin un enregistrement avec la complicité de Joao Mota et de son comparse percussionniste Miguel Fernandez. (CVS).